un mot de reconnaissance--pour chomsky

j'éprouve des sentiments mêlés vers l'oeuvre de chomsky. en bref, je reconnais en lui le las casas de l'amérique impérialiste, mais je lui considère, aussi, sursimpliste et tendancieux au dépit du jugement, surtout quand il parle de tout ce que ne concerne pas les transgressions de son gouvernement à l'intérieur et à l'extérieur de son pays. pour mieux illustrer ma réservé appréciation de cet auteur, je vais lui faire un éloge dans son style (sélective et sousprofond).

je vais commencer pour mentionner un fait incontestable: chomsky est un formidable débatteur. il a une facilité pour écraser son rival et faire voir sa position comme au moins tout à fait valide (si seulement le bout des débats serait d´écraser l´autre personne...). à mon avis, il a eu quelque mérite pour dévoiler le surpartial et ignorant qui était buckley et on éprouve toujours quelque satisfaction quand un péteux est corrigé--même si c'est par quelqu'un pharisaïque et pétulant.

son attitude de petit père la vertu a au moins quelque fondement car il a été consistent dans sa critique de la politique expansionniste américaine et sa béllicosité hégémoniste, et dans ce respecte il a plus de mérite que le new york times, voire l'economist, qui ont soutenu les arguments les plus perverses (la doctrine bush, l'instauration de la démocratie par les armes, la "preuve" de l´existence des armes de destruction massive comme casus belli suffisant) pendant le débat sur l'invasion de l'irak en 2003.

c'est pour cette raison que je maintiens que chomsky, pourvu ses fautes et faiblesses, est un bartolomé de la casas de l'amérique impérialiste qui s'est mis à voir pour les droits des victimes de la béllicosité, l'abuse et l'avidité américaine. et dans mes yeux c'est son plus grand mérite que de créer conscience dans ses compatriotes pour respecter les droits des autres et pour contrôler les transgressions propres.

cela nous amène à une autre raison de mon admiration pour chomsky: il invite ses lecteurs à questionner les autorités et à penser critiquement. s'ils préfèrent de ne pas penser par eux mêmes et de suivre les opinions de chomsky comme la vérité révélé, ce n'est pas la faute à chomsky--il ne peut pas penser par eux :)

pour finir, sa position critique à la société consommatrice et au cours qui est en train de prendre le capitalisme vers une mondialisation d'oligopoles privés est toujours bienvenu. si bien chomsky n'apporte rien de neuf dans le débat, au moins il répand l'inquiétude.

en un mot, je pense que le plus grand mérite de chomsky est de faire l'ombudsman de l'empire américain. je crois que son entêtement est ce qui divise mon opinion sur lui: il lui fournit avec consistance et courage, mais il lui empêche de sa capacité d'analyse--comme intello engagé il est plus un parleur courageux qu'un penseur profond.